Sources

L'objectif est ici de se souvenir de la réaction des marchés en 2022 lorsqu'apparait le budget non financé de Liz Truss. L'envolée les taux au Royaume-Uni a provoqué une crise financière brutale dont les citoyens anglais ont été les victimes directes. Essayons de comprendre ce qui s'est passé et si le même phénomène ne se prépare pas sous nos yeux avec les programmes démagogiques "open bar" qui s'exposent à nous durant ces légistaltives de juin-juillet 2024. Pour cela, je propose des liens vers plusieurs articles qui traitent de ce sujet (voir les précautions d'usage en pied de page de cet article)

1 : Un pari économique risqué de la Première Ministre :

Lorsque Liz Truss est arrivée au pouvoir en septembre 2022, elle avait de grandes ambitions pour relancer la croissance économique au Royaume-Uni. Son gouvernement a dévoilé un plan budgétaire massif de 45 milliards de livres de baisses d'impôts, sans aucun financement prévu pour compenser ce manque à gagner.  

Ce "mini-budget" très controversé, annoncé le 23 septembre 2022 par le Chancelier de l'Échiquier Kwasi Kwarteng, comprenait notamment l'annulation de la hausse des cotisations sociales, une baisse de l'impôt sur le revenu pour les hauts salaires et une suppression de la taxe sur les plus-values pour les investisseurs.

Liz Truss et son équipe défendaient une stratégie de "croissance d'abord", misant sur une relance de l'activité économique pour in fine augmenter les recettes fiscales. Mais les marchés financiers ont immédiatement douté de la crédibilité de ce pari risqué.

Et c'est là que je veux en venir, les marchés ont douté de la crédibilité du budget. En France, les projets visent plutôt à augmenter les dépenses sans ressources en face. L'analyse des marchés sera la même, le budget de la France accroit son déséquilibre.

2 : La réaction en chaîne des marchés

Dès l'annonce du plan budgétaire non financé, les marchés ont sévèrement sanctionné le Royaume-Uni. La livre sterling a commencé à dégringoler face au dollar et à l'euro, perdant jusqu'à 5% de sa valeur en une seule journée.

Cette chute de la monnaie britannique a rapidement alimenté les craintes d'une poussée inflationniste importée. Les investisseurs se sont également inquiétés de la capacité du Royaume-Uni à emprunter à des taux raisonnables avec un déficit budgétaire qui s'annonçait abyssal.

La défiance s'est immédiatement répercutée sur les taux d'emprunt de l'État britannique. Les rendements des obligations d'État à 10 ans ont bondi pour atteindre 4,5% le 28 septembre, un plus haut depuis 2008. Cette envolée des taux obligataires a menacé la stabilité des fonds de pension britanniques, très exposés à la dette publique.

Face à ce "risque réel pour la stabilité financière" selon ses termes, la Banque d'Angleterre a dû intervenir en urgence pour racheter 65 milliards de livres d'obligations d'État à long terme et calmer les marchés.

Pour ce qui est de la France, bien entendu, la BCE serait à la manoeuvre pour préserver l'Euro. A mon sens, il est certain que la crédibilité de la France auprès de ses partenaires europééens va s'écrouler ou plutôt continuer à décroitre. 

3 : L'impact sur les ménages britanniques  

Au-delà des turbulences sur les marchés financiers, la flambée des taux d'emprunt de l'État a rapidement eu un impact concret sur les Britanniques en raison du fonctionnement des prêts immobiliers au Royaume-Uni.

Dans ce pays, la quasi-totalité des crédits immobiliers sont à taux révisables, obligeant les emprunteurs à renégocier périodiquement leur prêt, généralement tous les 2 à 5 ans. Ainsi, les hausses de taux décidées par la Banque d'Angleterre pour contrer l'inflation se sont immédiatement répercutées sur les mensualités des ménages.

Entre décembre 2021 et juin 2023, pas moins de 4,2 millions de foyers britanniques ont dû renégocier leur prêt immobilier à des taux nettement plus élevés. Le taux moyen sur 2 ans a atteint un sommet de 6,66% en juillet 2023, un record depuis 2008. Pour un prêt moyen de 200 000 livres, cela représente une facture annuelle supplémentaire de 1760 livres par an.

Conclusions :

- En 2022, au Royaume Uni, le budget non financé de Liz Truss, censé relancer la croissance, a finalement plombé le pouvoir d'achat des ménages britanniques et fragilisé la situation économique du pays. Un an plus tard, en 2023, le Royaume-Uni peine encore à se remettre de ces turbulences auto-infligées.

- En 2024, en France, les budgets permettant d'assumer les torents de promesses démagogiques, issus des législatives de juin et juillet 2024, seront hélas encore plus déséquilibrés que par le passé. Les marchés continueront ils à faire confiance à un pays dont les élus et les peuples semblent déconnectés de toutes réalités économiques dans un monde ouvert ? Les générations futures doivent elles demeurer la variable économique d'ajsustement ?


L'auteur n'est pas un expert des sujets traités, les analyses présentées sont issues de ses recherches, ses lectures et sa compréhension personnelles du sujet. N'hésitez pas à apporter des compléments, corrections ou autres points de vue dans le respect de la charte de modération et de bonne conduite du blog. L'échange d'idées et le débat constructif sont les bienvenus pour approfondir notre compréhension collective de ces enjeux complexes.

Si vous souhaitez aller plus loin, cliquez sur directement sur les sources en haut de cette page.

A noter que certaines sources sont accessibles uniquement par abonnement.

 

 


Comments est propulsé par CComment

Sauvegarder
Choix utilisateur pour les Cookies
Nous utilisons des cookies afin de vous proposer les meilleurs services possibles. Si vous déclinez l'utilisation de ces cookies, le site web pourrait ne pas fonctionner correctement.
Tout accepter
Tout décliner
En savoir plus
Essentiel
Ces cookies sont nécessaires au bon fonctionnement du site, vous ne pouvez pas les désactiver.
jeclarifie.fr
Accepter
Analytique
Outils utilisés pour analyser les données de navigation et mesurer l'efficacité du site internet afin de comprendre son fonctionnement.
Matomo
Suivi anonyme de la navigation
Accepter
Décliner
Functionel
Enregistrement ce ces préférences
jeclarifie.fr
Accepter
Décliner