Sources 

L'objectif de cet article est de comprendre dans le détail l'ampleur des déficits liés aux retraites et à la protection sociale avec pour source notamment un article de Jean-Pascal Beaufret. Je comprends que parmi les 1000 milliards de nouvelles dettes depuis 7 ans, 500 sont liées à la protection sociale. Comme dans un précédent article sur le "perte de repères dans le débat public", le débat public n'est pas à la hauteur des enjeux. Il semble clair que la France n'a tout simplement pas les moyens de ce niveau de protection social et que la dette doit être fléchée vers de l'investissement, vers notre jeunesse et certainement pas pour financer des retraites. Nos élus nationaux, de manière conscientisée ou pas, priorisent les plus âgés au détriment de la jeunesse, pourtant source de l'avenir du pays. C'est à mon sens une perte de repère suicidaire pour l'avenir de notre pays. Bruno Lemaire, ancien ministre des finances pendant 7 années, ne dit pas autre chose devant la commission de l'Assemblée nationale.

Pour cet article, je propose des liens vers deux articles qui traitent de ce sujet (voir les précautions d'usage en pied de page de cet article)

1. L'ampleur réelle du déficit des retraites

Le système de retraite français fait face à un défi financier considérable, mais l'ampleur réelle de ce défi est souvent masquée par la présentation actuelle des comptes publics. Les deux articles mettent en lumière cette problématique, bien que l'article de Jean-Pascal Beaufret offre une analyse plus détaillée et chiffrée.

**La présentation trompeuse des comptes**

Beaufret souligne que la présentation financière des documents publics affirme, à tort, que les interventions des administrations sociales sont excédentaires et ne contribuent pas aux déficits publics. Cette affirmation est inexacte et constitue un discours trompeur. En réalité, une partie importante des dépenses sociales est financée directement par l'État, ce qui n'est pas pris en compte dans le déficit affiché de la Sécurité sociale et dans la dette sociale.

**Le régime de retraite des fonctionnaires**

Un point crucial soulevé par Beaufret est l'exclusion du régime de Sécurité sociale des retraites des fonctionnaires de l'État des administrations de Sécurité sociale (ASSO). Ce régime, qui représente 60 milliards d'euros de dépenses, est très déficitaire en raison de sa démographie (0,9 cotisants pour 1 retraité) et des avantages de départ précoce de certaines catégories de fonctionnaires. Il est financé par des "sur-cotisations" de l'État, appelées "contributions d'équilibre", qui sont comptabilisées dans les rémunérations des fonctionnaires actifs.

**Le déficit réel de la branche vieillesse**

Beaufret estime que, corrigé des biais de présentation, le solde des régimes de Sécurité sociale et assimilés serait de -1,5% du PIB, soit -45 milliards d'euros en 2024, alors qu'ils sont supposés être en excédent de +0,6% du PIB. La branche vieillesse contribuerait négativement à hauteur de -2,7% du PIB.

2. Les facteurs contribuant à la dérive du coût des retraites

Les deux articles mettent en évidence plusieurs facteurs qui contribuent à la dérive du coût des retraites en France.

**Le vieillissement de la population**

Bien que non explicitement mentionné dans les extraits fournis, le vieillissement de la population est un facteur sous-jacent important. Beaufret note que plus de 70% des dépenses de protection sociale concernent des personnes âgées, avec un évident effet d'éviction sur les dépenses publiques d'avenir.

**Les régimes spéciaux et les avantages spécifiques**

Beaufret souligne que 30% des retraites (fonctionnaires, régimes agricoles et régimes spéciaux) sont versées par des régimes qui ont déjà une situation démographique très dégradée avec moins de 1 cotisant pour 1 retraité ou qui supportent le coût élevé d'avantages spécifiques. Ces avantages, qui concernent 94% des retraités, ne sont pas publiés chaque année, ce qui contribue au manque de transparence.

**L'indexation des prestations**

Un point crucial soulevé par Beaufret est le coût de l'indexation des prestations, notamment des retraites. Il note que pour 2024, le coût en dépenses publiques de la seule indexation de l'ensemble des retraites s'élève à 14 milliards d'euros, soit plus que les économies projetées pour 2027 dans la réforme de l'âge obligatoire de départ à 64 ans.

**Le financement par la dette**

Beaufret met en évidence que depuis le début des années 1990, la protection sociale a commencé à être financée en partie par la dette. À la fin de l'année 2022, la dette des déficits sociaux passés atteignait près de 200 milliards d'euros.

3. Les solutions proposées et les obstacles à la réforme

Face à cette dérive du coût des retraites, les articles, en particulier celui de Beaufret, proposent plusieurs pistes de réflexion et de réforme.

**Amélioration de la transparence des comptes**

Beaufret insiste sur la nécessité d'une plus grande transparence dans la présentation des comptes de la protection sociale. Il propose notamment de :
1. Fournir une estimation du déficit des deux régimes de retraite de fonctionnaires (pensions de l'État et CNRACL) à partir de la référence aux cotisations de droit commun de tous les autres salariés.
2. Fournir des comptes consolidés des retraites, avant subventions des autres administrations.
3. Produire, dans les documents fournis à l'occasion des votes de deux lois de financement, la contribution réelle aux déficits globaux consolidés des régimes sociaux dans leur ensemble et de chaque risque.

**Réformes structurelles**

Beaufret suggère plusieurs réformes structurelles :
1. Créer une caisse de retraite des fonctionnaires de l'État.
2. Opter pour la comptabilisation d'une cotisation représentant "une fraction raisonnable des rémunérations" pour les fonctionnaires, comme prévu par le système européen de comptabilité nationale.
3. Reclasser la Caisse d'amortissement de la dette sociale (CADES) dans les opérateurs de l'État.

**Ajustement des prestations**

Beaufret souligne la nécessité de convaincre l'opinion que l'indexation totale des prestations, notamment de retraites, n'est plus possible si l'on veut assainir la situation des finances publiques.

**Obstacles à la réforme**

Les articles mettent en lumière plusieurs obstacles à la réforme du système de retraites :
1. Le manque de transparence dans la présentation des comptes, qui masque l'ampleur réelle du problème.
2. La complexité du système, avec de nombreux régimes spéciaux et avantages spécifiques.
3. La résistance potentielle de l'opinion publique face à des ajustements des prestations.
4. Le poids politique des différents groupes bénéficiant d'avantages spécifiques.

En conclusion, les articles, en particulier celui de Jean-Pascal Beaufret, mettent en lumière l'ampleur réelle du déficit, souvent masquée par la présentation actuelle des comptes publics. Ils soulignent la nécessité d'une plus grande transparence et proposent des pistes de réforme, tout en reconnaissant les obstacles potentiels à ces changements. La résolution de ce problème nécessitera une volonté politique forte, une communication transparente avec le public, et probablement des ajustements difficiles mais nécessaires du système de retraites français.


L'auteur n'est pas un expert des sujets traités, les analyses présentées sont issues de ses recherches, ses lectures et sa compréhension personnelles du sujet. N'hésitez pas à apporter des compléments, corrections ou autres points de vue dans le respect de la charte de modération et de bonne conduite du blog. L'échange d'idées et le débat constructif sont les bienvenus pour approfondir notre compréhension collective de ces enjeux complexes.

Si vous souhaitez aller plus loin, cliquez sur directement sur les sources en haut de cette page.

A noter que certaines sources sont accessibles uniquement par abonnement.

https://www.thinktankcraps.fr/letendue-de-la-protection-sociale-est-la-cause-de-la-moitie-des-deficits-publics-en-france/

https://www.youtube.com/live/6NLgB_G5if0?si=GeqPt0-7bI8VXnkT

https://www.ifrap.org/emploi-et-politiques-sociales/pour-reduire-les-deficits-publics-il-faut-dabord-accepter-de-dire-dou-ils-viennent

https://legrandcontinent.eu/fr/2024/12/14/la-france-face-au-mur-de-la-dette-il-faut-150-milliards-soit-5-du-pib/

 

 


Comments est propulsé par CComment

Sauvegarder
Choix utilisateur pour les Cookies
Nous utilisons des cookies afin de vous proposer les meilleurs services possibles. Si vous déclinez l'utilisation de ces cookies, le site web pourrait ne pas fonctionner correctement.
Tout accepter
Tout décliner
En savoir plus
Essentiel
Ces cookies sont nécessaires au bon fonctionnement du site, vous ne pouvez pas les désactiver.
jeclarifie.fr
Accepter
Analytique
Outils utilisés pour analyser les données de navigation et mesurer l'efficacité du site internet afin de comprendre son fonctionnement.
Matomo
Suivi anonyme de la navigation
Accepter
Décliner
Functionel
Enregistrement ce ces préférences
jeclarifie.fr
Accepter
Décliner