Sources
Dans cet article du Grand Continent, il est question des enjeux juridiques et politiques entourant la candidature controversée de Donald Trump pour l'élection présidentielle américaine de 2024, notamment les poursuites judiciaires à son encontre et les interrogations sur l'application du 14e amendement de la Constitution pour l'empêcher de se présenter en raison de son rôle dans l'attaque du Capitole le 6 janvier 2021.
De mon côté, je réalise un focus sur sur le système éléctoral aux Etats Unis avec en arrière pensée le modèle de gouvernance de nos sociétés pour faire face aux défis à venir (voir les précautions d'usage en pied de page de cet article). Je propose également un autre article qui traite des élécteurs républicains aux Etats Unis, démontrant que tous ne sont pas derrière M. Trump.
Les archaïsmes du système électoral américain
Le système électoral américain, hérité des pères fondateurs, comporte certains archaïsmes qui soulèvent des questions quant à sa représentativité démocratique.
L'un des exemples les plus frappants est le 14e amendement de la Constitution, initialement conçu pour empêcher les anciens Confédérés de se présenter aux élections après la Guerre de Sécession. Bien que ce texte ait été rédigé dans un contexte historique spécifique, son application actuelle soulève des interrogations, notamment dans le cadre des poursuites judiciaires visant l'ancien président Donald Trump.
Un autre aspect problématique réside dans le poids disproportionné accordé aux petits États lors des élections présidentielles. Ainsi, la Californie, l'État le plus peuplé, compte moins d'électeurs que les 22 États les moins peuplés réunis. Cette mécanique, censée encourager une forme de "règle à la majorité responsable" selon les pères fondateurs, a permis à deux reprises à une minorité d'électeurs de remporter la présidence, comme ce fut le cas lors de l'élection de George W. Bush en 2000 (avec l'intervention de la Cour Suprême).
Les stratégies électorales à l'ère des réseaux sociaux
Face à ces défis, les stratégies électorales se sont adaptées, notamment avec l'avènement des réseaux sociaux. Ces derniers jouent désormais un rôle majeur dans les campagnes, permettant de diffuser toutes sortes d'informations, qu'elles soient véridiques ou mensongères, avec une crédibilité équivalente aux yeux des utilisateurs. De plus, les algorithmes des réseaux sociaux tendent à alimenter les utilisateurs avec du contenu correspondant à leurs préférences, renforçant ainsi les bulles de filtres et la polarisation des opinions.
Dans ce contexte, les techniques électorales font appel aux émotions et à la peur, déformant ou écrasant la vérité si nécessaire, dans le but de remporter la victoire. Donald Trump, par ailleurs, a mis en place une stratégie bien avant son arrivée au pouvoir, visant à retarder indéfiniment les poursuites judiciaires à son encontre, une tactique que l'on retrouve également en France.
L'électorat républicain, entre fanatisme et pragmatisme
Malgré ces stratégies controversées, Donald Trump bénéficie toujours d'un noyau dur de partisans qui le considèrent comme un sauveur. Cependant, cette ferveur ne suffit pas à expliquer sa position au sein de l'électorat républicain dans son ensemble. En effet, tous les républicains ne sont pas des partisans fanatiques de l'ancien président.
Nombreux sont ceux qui considèrent simplement que Trump a eu un bilan suffisamment positif pour être le mieux à même de faire face à Joe Biden. Ils ne prennent pas au sérieux ses interventions les plus controversées, préférant se concentrer sur les enjeux concrets.
Lors des primaires républicaines de 2024, moins de 450 000 personnes, soit moins de 1 % des adultes américains identifiés comme républicains, ont voté dans seulement deux États, illustrant ainsi le poids disproportionné de certains électeurs dans le processus de sélection des candidats.
En définitive, l'avenir de la démocratie américaine semble se jouer dans un équilibre fragile entre archaïsmes institutionnels, stratégies électorales controversées et pragmatisme d'une partie de l'électorat. Un défi de taille pour préserver l'intégrité du processus démocratique dans un contexte de plus en plus polarisé.
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